Note : 9/10
Marcello Tricotin, instituteur, n'a de passion que pour les araignées. Il n'aspire qu'à poursuivre sa vie monotone au creux de la vallée du Piémont qui l'a vu naître.
A cause d'une clause testamentaire, Marcello, le plus casanier et timoré des hommes est contraint d'entreprendre un périple à travers le royaume austro-hongrois.
Lu dans le cadre du 7è prix des lecteurs du Télégramme.
Cela faisait longtemps que je n'avais pas lu un tel livre. Nul doute qu'il fera partie de mes meilleurs livres lus en 2009.
extraits :
- Faites excuses, stimate dottore, mais ce que vous nous dites est inacceptable. Nous sommes des millions et des millions à croire en [Dieu] de par le monde. Pensez-vous que nous puissions TOUS avoir tort ?
- Avec un tel raisonnement, tu vas finir par manger de la merde sous prétexte que mille milliards de mouches ne peuvent pas TOUTES avoir tort d'aimer ça.
extraits :
- Faites excuses, stimate dottore, mais ce que vous nous dites est inacceptable. Nous sommes des millions et des millions à croire en [Dieu] de par le monde. Pensez-vous que nous puissions TOUS avoir tort ?
- Avec un tel raisonnement, tu vas finir par manger de la merde sous prétexte que mille milliards de mouches ne peuvent pas TOUTES avoir tort d'aimer ça.
En attendant que ses os plâtrés se ressoudent, Marcello souffrit comme cent damnés. Il dressa des listes mentales des douleurs qui le persécutaient... Il y avait la douleur fulgurante comme l'éclair qui faisait couiner en serrant les mâchoires... il y avait la lancinante qui ressemblait à la naissance d'un panaris... il y avait la pulsative où l'on sentait battre les artères jusqu'à l'explosion... il y avait la douleur constrictive qui nouait, tordait, vissait, tenaillait... il y avait la douleur pongitive qui pénétrait en pointe barbelée... il y avait la douleur gravitive qui s'accompagnait toujours d'une pénible sensation de pesanteur, d'écrasement, de suffocation... il y avait la térébrante qui ressemblait à la pénétration d'un corps vulnérant chauffé à blanc... et il y avait l'insaisissable douleur erratique, la plus redoutée, dépourvue de routine et qui changeait si souvent de place, toujours par suprise.
Chacune de ces douleurs était accompagnée de son bruit particulier ; un cri, un gémissement, un grognement, une plainte hululante, un geignement chevrotant, un grincement de dents, un craquement de jointure, une grande inspiration....
Ce livre fut un véritable régal : épique, plein d'humour, dépaysant. Tels sont les adjectifs qui me viennent à l'esprit pour le qualifier.
Outre le style, j'y ai adoré l'évolution du personnage central : de peultre réservé, il devient un homme plein d'assurance, rebelle et revanchard. J'ai un faible pour les personnages anti-conformistes et les protagonistes de ce roman ne m'ont pas déçue sur ce point.
Un roman idéal pour se changer les idées : l'histoire se déroulant à la fin du XIXè et début du XXè, je fus vite transportée dans une Europe bien différente de l'actuelle.
1 commentaire:
J'ai lu du même auteur il y a déjà un certain temps "Dieu et nous seuls pouvons" : très réjouissant également !
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