22/11/2009

Mille six cents ventres

Auteur : Luc LANG (1956- ), français
Parution : 1998
Appréciation : ***

Prix Goncourt des lycéens en 1998

Une mutinerie éclate dans une prison de Manchester. Le chef cuisinier de cette prison, tout d'abord victime de cette situation ne tarde pas à en tirer profit...

J'ai découvert Luc Lang avec Cruels,13. Ayant gardé un excellent souvenir de ces nouvelles, j'ai décidé de lire un roman de cet écrivain. J'ai retrouvé avec plaisir l'esprit caustique des nouvelles. Le personnage principal de ce roman est manipulateur, cynique, cruel... un style de personnage que j'adore en littérature mais que je ne souhaite jamais croisé sur ma route.

La passionnée de Shakespeare que je suis n'a pas été insensible aux allusions de l'auteur quant à ce dramaturge. Le héros en effet cite Titus Andronicus, Macbeth, Richard III... Ce qui m'a intrigué c'est que le narrateur puisse mettre au même niveau Titus Andronicus et Richard III. Titus est la première tragédie de Shakespeare et relève du grand guignol (les atrocités s'enchaînent tellement dans cette pièce que la tragédie en devient caricaturale), à l'opposé de Richard III, qui est une pièce largement accomplie, riche. La question que je me pose est la suivante : comment un passionné de Shakespeare peut-il autant aimer Titus que Richard III ? J'ai aussi apprécié que la passion de Shakespeare du narrateur ne se limite pas à de simples citations. La veille de sa mort, Richard III est ,dans la pièce éponyme de Shakespeare, hanté durant son sommeil par les fantômes des personnes qu'il a fait assassiner. Dans Mille six cents ventres, le héros est lui aussi hanté par les spectres des personnes qu'il a tuées. J'ai apprécié ce clin d'oeil à la pièce.

Agréable à lire (surtout si on aime les personnages décalés, dérangeants...)

Aucun commentaire: