Le climat politique joue aussi dans l'intérêt pour ce genre. Après la guerre des Roses où les familles Lancastre et York se sont entretuées pour le pouvoir c'est l'avènement des Tudor. Sous les règnes d'Henry VIII et d'Elizabeth, l'Angleterre affirme sa puissance politique : elle a vaincu ses ennemis, la France, l'Écosse et l'Espagne. Cette suprématie crée également un sentiment national qui se renforce par la prospérité ambiante.
William Shakespeare s'inscrit dans cette mode du drame historique. Il compose notamment deux tétralogies courant de la fin du règne de Richard II (1397) à l'avènement de Henry VII Tudor (1485).
Première tétralogie :
- Henry VI, 3e partie (1591) ,
- Henry VI, 2e partie(1591),
- Henry VI, 1e partie (1592)
- Richard III (1592-93
Deuxième tétralogie :
- Richard II (1595),
- Henry IV 1e partie (1596-97) ,
- Henry IV, 2e partie (1597-98) ,
- Henry V (1598-99)
Richard II dramatise la chute du dernier roi dont la légitimité est incontestable. Que ce roi soit destitué puis tué est considéré à l'époque comme un péché originel et l'Angleterre va "payer cette exaction". Les années qui vont suivre ce régicide vont être noires.
Shakespeare dépeint Henry IV comme un usurpateur. Henry V règnera peu (il décédera peu de temps après sa victoire contre les Français), la pièce Henry VI montre une cour où se trament les machinations. Henry VI est supplanté par Édouard IV (York) à qui succède Richard III, assassiné par la suite par le futur Henry VI. Henry VI (Lancastre) épouse une York et cèle la réconciliation, mettant fin à la guerre civile et ouvrant une ère de prospérité.
De ces pièces historiques ressortent un nationalisme grandissant qui se nourrit de la rivalité avec la France et d'autre part, un tableau sans concession des horreurs de la guerre civile.
A côté de ces deux tétralogies, deux pièces portent en elles la marque de l’affirmation de l’indépendance nationale contre l’autorité pontificale : Le Roi Jean et Henry VIII.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire