Titre original : Flowers for Algernon
Auteur : Daniel Keyes (1927- ), américain.
Note : 9/10
Le Pr Nemur et le Dr Strauss ont réussi à décupler l'intelligence d'Algernon, une souris de laboratoire. Enhardis par cette réussite, ils décident d'appliquer leur traitement à Charlie Gordon, un simple d'esprit. C'est alors l'extraodinaire éveil de l'intelligence pour Charlie : il découvre tout un monde dont il avait toujours été exclu.Un jour, les facultés d'Algernon déclinent. Commence alors le déclin de Charlie.
Première impression : livre émouvant.
Les premières pages sont pénibles à lire car les phrases sont truffées de fautes d'othographe, elles manquent de ponctuation mais passé ce cap, la lecture devient plus aisée.
Les écrits du héros montre son évolution intellectuelle : la ponctuation apparaît (le passage où Charlie découvre l'usage de la ponctuation est comique), les fautes disparaissent, les phrases courtes laissent place à des phrases plus longues, le vocabulaire s'étoffe (du mot " un teligent" le héros passe au mot "radio-isotopes").
Charlie Gordon est très motivé pour devenir intelligent : il veut pouvoir dialoguer avec les autres, avoir des amis mais il m'est apparu qu'au fil de la lecture, c'était pour sa mère et Alice qu'il se bat. Il recherche la reconnaissance de sa mère qui l'a rejeté après la naissance de sa soeur et l'amour d'Alice (l'amour n'est-il pas un formidable moteur pour toute action ?)
J'ai bien aimé la descritpion du comportement des médecins. La façon dont ils traitent Charlie comme un cobaye avant son opération, les remontrances qu'ils font à Charlie car il ne leur est pas reconnaissant après son opération.Ceux qui côtoient régulièrement le milieu hospitalier savent que Keyes n'est pas loin de la vérité dans cette description.
Les épisodes où Charlie raconte la cruauté des autres vis-à-vis de lui sont poignants. En développant son intelligence, il se rend compte que les personnes qu'il considérait comme intelligentes ne le sont pas. Il était leur souffre-douleur, un sujet de moquerie (même les médecins le considèrent plus comme un simple cobaye qu'en être humain), par réaction et grâce à ses grandes facultés intellectuelles, il développe une sorte de complexe de supériorité.
extrait : Comme c'est étonnant que des gens qui ont des sentiments et une sensibilité normaux, qui ne songeraient pas à se moquer d'un malheureux né sans bras, sans jambes ou aveugle, n'aient aucun scrupule à tourner en ridicule un autre malheureux né avec une faible intelligence.
J'aurai un avis différent de Charlie (alias Keyes ?) : n'importe quelle différence peut entrainer un rejet, une moquerie.
L'importance de la lecture dans ce roman est notable dans ce livre. L'évolution de Charlie transparaît au travers de ses lectures : des bandes-dessinées qu'il regarde sans pouvoir lire le contenu des bulles, Charlie arrive par la suite à lire aisément un traité de psychologie rédigé en hindou. La dégénérescence arrivant, les lectures lui deviennent indéchiffrables, incompréhensibles (j'ai apprécié l'allusion à Don Quichotte).
La passionnée de Shakespeare que je suis n'a pas pu s'empêcher de réagir au passage sur Shakespeare. Charlie entend des étudiants dire que Shakespeare n'est pas l'auteur de ses pièces. Keyes partageait-il la théorie anti-stratfodienne ? (théorie réfutée par les test stylométriques)
Le livre est écrit à la première personne. Charlie Gordon nous raconte son histoire. Ce qui est marquant dans ce livre c'est lorsqu'il raconte les événements de son enfance, il parle de lui à la troisième personne.
La dernière phrase du livre est particulièrement touchante.
Je donnerai enfin une mention spéciale à la couverture. Plusieurs éléments du livre y sont représentés : la souris, le labyrinthe, l'esprit, et l'enfant derrière la fenêtre. Les couvertures offrent rarement une illustration parfaite du roman.
Auteur : Daniel Keyes (1927- ), américain.
Note : 9/10
Le Pr Nemur et le Dr Strauss ont réussi à décupler l'intelligence d'Algernon, une souris de laboratoire. Enhardis par cette réussite, ils décident d'appliquer leur traitement à Charlie Gordon, un simple d'esprit. C'est alors l'extraodinaire éveil de l'intelligence pour Charlie : il découvre tout un monde dont il avait toujours été exclu.Un jour, les facultés d'Algernon déclinent. Commence alors le déclin de Charlie.
Première impression : livre émouvant.
Les premières pages sont pénibles à lire car les phrases sont truffées de fautes d'othographe, elles manquent de ponctuation mais passé ce cap, la lecture devient plus aisée.
Les écrits du héros montre son évolution intellectuelle : la ponctuation apparaît (le passage où Charlie découvre l'usage de la ponctuation est comique), les fautes disparaissent, les phrases courtes laissent place à des phrases plus longues, le vocabulaire s'étoffe (du mot " un teligent" le héros passe au mot "radio-isotopes").
Charlie Gordon est très motivé pour devenir intelligent : il veut pouvoir dialoguer avec les autres, avoir des amis mais il m'est apparu qu'au fil de la lecture, c'était pour sa mère et Alice qu'il se bat. Il recherche la reconnaissance de sa mère qui l'a rejeté après la naissance de sa soeur et l'amour d'Alice (l'amour n'est-il pas un formidable moteur pour toute action ?)
J'ai bien aimé la descritpion du comportement des médecins. La façon dont ils traitent Charlie comme un cobaye avant son opération, les remontrances qu'ils font à Charlie car il ne leur est pas reconnaissant après son opération.Ceux qui côtoient régulièrement le milieu hospitalier savent que Keyes n'est pas loin de la vérité dans cette description.
Les épisodes où Charlie raconte la cruauté des autres vis-à-vis de lui sont poignants. En développant son intelligence, il se rend compte que les personnes qu'il considérait comme intelligentes ne le sont pas. Il était leur souffre-douleur, un sujet de moquerie (même les médecins le considèrent plus comme un simple cobaye qu'en être humain), par réaction et grâce à ses grandes facultés intellectuelles, il développe une sorte de complexe de supériorité.
extrait : Comme c'est étonnant que des gens qui ont des sentiments et une sensibilité normaux, qui ne songeraient pas à se moquer d'un malheureux né sans bras, sans jambes ou aveugle, n'aient aucun scrupule à tourner en ridicule un autre malheureux né avec une faible intelligence.
J'aurai un avis différent de Charlie (alias Keyes ?) : n'importe quelle différence peut entrainer un rejet, une moquerie.
L'importance de la lecture dans ce roman est notable dans ce livre. L'évolution de Charlie transparaît au travers de ses lectures : des bandes-dessinées qu'il regarde sans pouvoir lire le contenu des bulles, Charlie arrive par la suite à lire aisément un traité de psychologie rédigé en hindou. La dégénérescence arrivant, les lectures lui deviennent indéchiffrables, incompréhensibles (j'ai apprécié l'allusion à Don Quichotte).
La passionnée de Shakespeare que je suis n'a pas pu s'empêcher de réagir au passage sur Shakespeare. Charlie entend des étudiants dire que Shakespeare n'est pas l'auteur de ses pièces. Keyes partageait-il la théorie anti-stratfodienne ? (théorie réfutée par les test stylométriques)
Le livre est écrit à la première personne. Charlie Gordon nous raconte son histoire. Ce qui est marquant dans ce livre c'est lorsqu'il raconte les événements de son enfance, il parle de lui à la troisième personne.
La dernière phrase du livre est particulièrement touchante.
Je donnerai enfin une mention spéciale à la couverture. Plusieurs éléments du livre y sont représentés : la souris, le labyrinthe, l'esprit, et l'enfant derrière la fenêtre. Les couvertures offrent rarement une illustration parfaite du roman.
2 commentaires:
Ce qui est terrible dans cet ouvrage, et génial à la fois, c'est la lente, cruelle et affreusement lucide descente aux enfers du personnage principal...
En effet, cette descente est d'autant plus insupportable qu'elle suit son incroyable évolution. Un bouquin magnifique que ton article me donne envie de relire.
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