27/11/2007

les Comédies

Waterhouse, Miranda, the Tempest, 1916

La comédie dans la tradition anglaise est nourrie de la lecture des classiques latins (Plaute & Térence) et de la pratique d'exercices rhétoriques telles que les joutes verbales animées. Elle subit également l'influence du théâtre médiéval populaire. Enfin elle est enracinée dans le folklore rural, ses rites de fertilité saisonniers auquel le titre le Songe d'une nuit d'été fait allusion.
Les comédies de Shakespeare font appel à tout cet éventail auxquelles s'ajoutent des sources littéraires : les contes de Chaucer, des romans de chevalerie et des nouvelles italiennes.
A l'instar de la tragédie, la finalité de la comédie est d'instruire tout en divertissant. Là ou la tragédie utilisera les larmes, la terreur et la pitié, la comédie utilisera le rire. La comédie est liée aux occasions festives, elle est de nature carnavalesque et produit un défoulement et conduit à une libération (forme de catharsis).


Les comédies de jeunesse sont la période d’expérimentation des divers procédés et ressorts du comique : le comique de situation générateur de quiproquos, parfois renforcés par l’usage de déguisements, et la guerre des sexes. Les pièces en question sont :

  • les Deux Gentilshommes de Vérone (1590-91),
  • la Mégère apprivoisée (1590-91),
  • la Comédie des erreurs (1594),
  • Peines d’amour perdues (1594-95)
  • et les Joyeuses commères de Windsor (1594-95)

Les comédies romantiques se caractérisent par une certaine unité de ton, souvent liée à un élément féerique, merveilleux avec un cadre pastoral. Elles renvoient au folklore et font un usage important de la musique, des chansons, de la danse, des déguisements... Ce sont aussi des comédies teintées de philosophie. Les pièces sont :

  • le Songe d’une nuit d’été (1595)
  • le Marchand de Venise (1596-97)
  • Beaucoup de bruit pour rien (1598)
  • Comme il vous plaira (1599-1600)
  • la Nuit des rois (1601)

Les comédies sombres ou les comédies à problèmes sont des pièces où les enjeux sont souvent sérieux (de lourdes menaces pèsent sur la vie des protagonistes), la dimension philosophique y est plus soutenue et le rire y devient sarcastique et amer. Les pièces sont :

  • Troilus & Cressida (1602)
  • Mesure pour mesure (1603)
  • Tout est bien qui finit bien (1604-05)

Les dernières comédies dites romances sont les pièces de l’apaisement, de la réconciliation, caractérisées par le rassemblement des générations au terme d’épreuves. Elles s’apparentent aux contes populaires où le merveilleux tient une place importante dans le dénouement. Elles englobent la tragédie et la comédie. Les pièces sont :

  • Pericles (1607)
  • le Conte d’hiver (1609)
  • Cymbeline (1610)

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